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Nos Curriculum Vitae

Armelle vue par Anne

Cheffe de l’organisation. Cheffe du rangement. N’a cependant aucune formation ni diplôme spécifique en la matière puisqu’elle a commencé par être comédienne et chanteuse de punk. Écoute des disques depuis son premier mange-disques et collecte des sons depuis le premier magnétocassette. Qu’elle possède encore, pendant que plusieurs dictaphones et un minidisque rouillent. Quelques petits détours alimentaires l’ont amenée à travailler sur de célèbres dessins animés télédiffusés comme Barbe Rouge et Poil de Carotte, puis avec des enfants, puis à écrire des noms de plantes sur des bouts de tuiles cassées. Elle écrit bien sûr depuis sa première feuille de papier et espère être publiée avant sa mort parce que sinon y’en aura une pléiade. Elle a gagné des concours de nouvelles, et même lorsqu’elle ne gagne rien, reçoit souvent des lauriers. Elle a créé avec sa copine Anne la cie La Barbarine, qui proposa surtout des lectures thématiques, bon prétexte pour hanter les bibliothèques et courir les routes bourguignonnes avec un thermos de thé. S’est vu refuser sa formation d’elficologue par Pôle Emploi, deux fois. Réalise toutes le bandes-son des Os bleus, s’est procuré un logiciel, si c’est vrai.

Écrit et bricole des sons du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14h à 17h, oui c’est ça l’organisation.

Loisirs : compilations musicales hétéroclites, jardin, Calvin et Hobbes,…

Armelle vue par Armelle

Un jour, il y a bien longtemps, je me trouvais au coin d’un pré, pleurant amèrement sur la disparition des décharges, lorsque soudain, des écologistes, des artistes, des philatélistes, des herboristes, des onvatapprendrelavraievistes montés sur de blancs destriers me tombèrent dessus à bras raccourcis. J’eus beau les supplier de bien vouloir écouter ma complainte, leur expliquant par exemple que j’y avais trouvé mon premier intégral de Flaubert plus des tas d’autres choses très très nécessaires à mon épanouissement, que les déchetteries c’était très bien mais trop rangé comme dans les supermarchés, que les décharges c’était mieux parce qu’on s’y embellissait l’œil à volonté, ils n’en eurent cure et me laissèrent étendue sur le carreau herbu après m’avoir traînée dans tout le pré. Je décidais à partir de ce jour d’éviter le public. Depuis, me considérant à la limite de la sociopathie, ma petite camarade m’enferme à double tour dans le laboratoire des Os bleus lorsqu’elle s’en va courir dans le grand monde. J’y suis donc forcée d’entretenir mon image d’artiste maudite en réchauffant mes doigts bleuis sur un Godin décharné. Ma petite camarade m’ayant proposé de me faire le sourire de L’homme qui rit à coups de clef de douze si je ne faisais pas un effort lorsqu’elle me sort en laisse chez les gens, je fais faire de la gymnastique à mes zygomatiques devant un vieux rétroviseur. J’en suis à deux sourires par jour. Je vise les quatre pour fin 2027. Je suis débordée de projets : je peaufine un essai sur mon concept de l’érotisme rural, j’écris des comptines et d’autres petites choses, j’entretiens ma collection de ficelles agricoles, je me passionne pour la Féerie à boulons, et écris d’arrache-pied sur la cambrousse ( voir notes ). J’ai un œil, une oreille ( en fait, souvent les deux ) et une parole ( beaucoup en fait ) sur tout ce qui doit sortir de notre laboratoire. Je bricole aussi avec le son. J’aimerais devenir chorégraphe pour ballets de tracteurs et mobylettes mais ça n’intéresse strictement personne. Je souhaiterais également passer un diplôme d’elficologue, mais je ne trouve pas d’école. Et ça, ça m’embête beaucoup.

Notes : La cambrousse n’est pas la campagne et n’a rien à voir avec le rustique. Cambrousse : bidons rouillés dans les forêts, calandres de J7 au fond des prés, vieux bonshommes vivant dans des caravanes-cabanes sous les futaies, etc… (et beaucoup de boue) (et pas de napperons). Campagne : riant village à clocher dans un écrin de verdure avec des éleveurs d’escargots proférant à tous les bouts de leurs champs que c’était mieux avant, surtout avant la machine à laver (et pas beaucoup de boue, ou alors pas sale) (et des napperons). Rustique : râteau à foin verni accroché sur un mur de crépi blanc (et pas de boue) (et des tas de napperons).

Anne vue par Anne

Cheffe de la désorganisation et des idées mal ficelées que toute la cie assumera avec elle. Cheffe de la panique. Paniquée à l’idée de son incompétence, elle accumule les formations. École de comédiens (Radka Riaskova, Paris), licence d’Arts du spectacle (Paris X Nanterre), stages de danses (Karim Sebbar, Nathalie Hervé, Lulla Chourlin, Olivier Besson, Thierry Baë,… ), stages d’interprétation (Jean-Louis Hourdin, Françoise Lebrun, Arnaud Meunier…), stages de clown (Adèll Nodé Langlois, Catherine Gourdon, Théâtre du Faune), stage de mise-en-scène (Philippe Minyana, Jacques Lassale, Arnaud Meunier). Et puis de Feldenkrais, de Tai Chi Chuan, de stretching postural, de tango, d’Aïkido, … Un demi DU de FLE et la moitié d’un BAFD perdus dans sa boîte à gants. Petit détour alimentaire par la case Barbe Rouge et Poil de Carotte, comme sa copine Armelle, et grand détour par la case « Animation, Formation » : ateliers, éducation populaire, formatrice… Se dispute fort et souvent avec ses marionnettes qui renâclent des articulations. Cheffe de la dispersion, elle a travaillé avec une douzaine de compagnies à Paris, en Bourgogne, Franche-Comté, Midi-Pyrénées. Suite à quoi a changé de métier, trois fois. Un peu recentrée depuis 2012. Tente parfois de se sentir rassemblée en comptant ses mises-en-scène sur ses doigts, le résultat variant de 5 à 8.

Loisirs : écriture de textes presque finis, conduites addictives, dispersion, …

Photo : Jocelyn Marques / tout droit réservé

Anne vue par Armelle

Un jour, il y a bien longtemps, je m’étais revêtue d’un costume de marquise et, montée sur mes grands chevaux sur la table de ma grand-mère, je déclamai Le Héron de Lafontaine. Lorsque soudain ma grand-mère, que je croyais partie faire des trucs de grand-mère (acheter des fraises, discuter avec le chat, critiquer ses voisines avec l’épicier), fit irruption dans sa cuisine en me demandant pourquoi je salissais la toile cirée avec ses sabots de jardin. Je pris conscience à ce moment-là que le ridicule n’existait que si l’on s’en servait, alors autant le faire correctement, que la beauté était certes dans l’œil de celui qui regarde mais qu’en face, quand même, il fallait mettre un petit coup de pouce, et que le monde avait sûrement besoin de fraises, de voisines et d’épicier mais qu’il avait aussi besoin de poésie. J’enchaînai donc avec Le Renard et l’ombre de la Lune et me retrouvai privée de dessert le soir-même. À partir de cet instant décisif, je fus partagée entre l’envie d’embrasser le monde et celle de cultiver des fleurs sauvages dans ma jachère secrète. Aujourd’hui, je passe de longues heures de recueillement dans la laboratoire des Os bleus à mettre le plus de bazar possible, à crier sur mes marionnettes (lorsqu’elles refusent de prendre le thé avec moi par exemple), à perdre mes cahiers de recherche, à travailler sur la mise-en-scène d’un opéra de puces savantes (doublées par des baleines parce qu’on ne les entend pas). J’écris aussi un traité sur toutes les possibilités merveilleuses du fil de fer et du grillage à poules. Lorsque je fais une pause, je vais perdre mes plats à tartes, sous ma baignoire entre autres. Puis je sors dans le monde afin d’y dispenser la bonne parole (celle de la poésie). Je tombe parfois dans des réceptions où entre deux discussions sur l’âme et l’art, les toasts au chèvre ou les casse-croûte au jambon, je cherche désespérément mes clefs de voiture. Jusqu’à ce qu’une bonne âme m’appelle en me disant : « J’ai trouvé tes clefs dans la cabane à poules au fond du jardin ». Ma petite camarade me fait répéter, mes textes, des exercices de self-control et de bonnes manières pour les interventions publiques. Cette année, j’ai eu A pour les textes et HEU pour les interventions publiques. Je cultive le dérisoire afin d’en obtenir du concret que j’injecte ensuite dans mes mises-en-scène. Puis je fais une pause et je vais perdre mes lunettes dans un pré. Ne souhaitant pas paniquer seule car j’ai le goût du collectif et le sens du partage, j’embarque régulièrement ma petite camarade à la recherche d’un élément essentiel et volumineux d’un spectacle une heure avant la représentation. Je voue une admiration sans bornes à la colle Araldite et à Picassiette. Je souhaite monter un spectacle sur les souffrances d’un trousseau de clef perdu dans la cabane à poules au fond du jardin, mais ce projet n’intéresse personne, de toutes façons je ne fais pas assez confiance à l’organisation du rangement telle que la conçoit ma partenaire

Armelle vue par Anne

Cheffe de l’organisation. Cheffe du rangement. N’a cependant aucune formation ni diplôme spécifique en la matière puisqu’elle a commencé par être comédienne et chanteuse de punk. Écoute des disques depuis son premier mange-disques et collecte des sons depuis le premier magnétocassette. Qu’elle possède encore, pendant que plusieurs dictaphones et un minidisque rouillent. Quelques petits détours alimentaires l’ont amenée à travailler sur de célèbres dessins animés télédiffusés comme Barbe Rouge et Poil de Carotte, puis avec des enfants, puis à écrire des noms de plantes sur des bouts de tuiles cassées. Elle écrit bien sûr depuis sa première feuille de papier et espère être publiée avant sa mort parce que sinon y’en aura une pléiade. Elle a gagné des concours de nouvelles, et même lorsqu’elle ne gagne rien, reçoit souvent des lauriers. Elle a créé avec sa copine Anne la cie La Barbarine, qui proposa surtout des lectures thématiques, bon prétexte pour hanter les bibliothèques et courir les routes bourguignonnes avec un thermos de thé. S’est vu refuser sa formation d’elficologue par Pôle Emploi, deux fois. Réalise toutes le bandes-son des Os bleus, s’est procuré un logiciel, si c’est vrai.

Écrit et bricole des sons du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14h à 17h, oui c’est ça l’organisation.

Loisirs : compilations musicales hétéroclites, jardin, Calvin et Hobbes,…

Armelle vue par Armelle

Un jour, il y a bien longtemps, je me trouvais au coin d’un pré, pleurant amèrement sur la disparition des décharges, lorsque soudain, des écologistes, des artistes, des philatélistes, des herboristes, des onvatapprendrelavraievistes montés sur de blancs destriers me tombèrent dessus à bras raccourcis. J’eus beau les supplier de bien vouloir écouter ma complainte, leur expliquant par exemple que j’y avais trouvé mon premier intégral de Flaubert plus des tas d’autres choses très très nécessaires à mon épanouissement, que les déchetteries c’était très bien mais trop rangé comme dans les supermarchés, que les décharges c’était mieux parce qu’on s’y embellissait l’œil à volonté, ils n’en eurent cure et me laissèrent étendue sur le carreau herbu après m’avoir traînée dans tout le pré. Je décidais à partir de ce jour d’éviter le public. Depuis, me considérant à la limite de la sociopathie, ma petite camarade m’enferme à double tour dans le laboratoire des Os bleus lorsqu’elle s’en vont courir dans le grand monde. J’y suis donc forcée d’entretenir mon image d’artiste maudite en réchauffant mes doigts bleuis sur un Godin décharné. Ma petite camarade m’ayant proposé de me faire le sourire de L’homme qui rit à coups de clef de douze si je ne faisais pas un effort lorsqu’elle me sort en laisse chez les gens, je fais faire de la gymnastique à mes zygomatiques devant un vieux rétroviseur. J’en suis à deux sourires par jour. Je vise les quatre pour fin 2027. Je suis débordée de projets : je peaufine un essai sur mon concept de l’érotisme rural, j’écris des comptines et d’autres petites choses, j’entretiens ma collection de ficelles agricoles, je me passionne pour la Féerie à boulons, et écris d’arrache-pied sur la cambrousse ( voir notes ). J’ai un œil, une oreille ( en fait, souvent les deux ) et une parole ( beaucoup en fait ) sur tout ce qui doit sortir de notre laboratoire. Je bricole aussi avec le son. J’aimerais devenir chorégraphe pour ballets de tracteurs et mobylettes mais ça n’intéresse strictement personne. Je souhaiterais également passer un diplôme d’elficologue, mais je ne trouve pas d’école. Et ça, ça m’embête beaucoup.

Notes : La cambrousse n’est pas la campagne et n’a rien à voir avec le rustique. Cambrousse : bidons rouillés dans les forêts, calandres de J7 au fond des prés, vieux bonshommes vivant dans des caravanes-cabanes sous les futaies, etc… (et beaucoup de boue) (et pas de napperons). Campagne : riant village à clocher dans un écrin de verdure avec des éleveurs d’escargots proférant à tous les bouts de leurs champs que c’était mieux avant, surtout avant la machine à laver (et pas beaucoup de boue, ou alors pas sale) (et des napperons). Rustique : râteau à foin verni accroché sur un mur de crépi blanc (et pas de boue) (et des tas de napperons).

Anne vue par Anne

Photo : Jocelyn Marques / tout droit réservé

Cheffe de la désorganisation et des idées mal ficelées que toute la cie assumera avec elle. Cheffe de la panique. Paniquée à l’idée de son incompétence, elle accumule les formations. École de comédiens (Radka Riaskova, Paris), licence d’Arts du spectacle (Paris X Nanterre), stages de danses (Karim Sebbar, Nathalie Hervé, Lulla Chourlin, Olivier Besson, Thierry Baë,… ), stages d’interprétation (Jean-Louis Hourdin, Françoise Lebrun, Arnaud Meunier…), stages de clown (Adèll Nodé Langlois, Catherine Gourdon, Théâtre du Faune), stage de mise-en-scène (Philippe Minyana, Jacques Lassale, Arnaud Meunier). Et puis de Feldenkrais, de Tai Chi Chuan, de stretching postural, de tango, d’Aïkido, … Un demi DU de FLE et la moitié d’un BAFD perdus dans sa boîte à gants. Petit détour alimentaire par la case Barbe Rouge et Poil de Carotte, comme sa copine Armelle, et grand détour par la case « Animation, Formation » : ateliers, éducation populaire, formatrice… Se dispute fort et souvent avec ses marionnettes qui renâclent des articulations. Cheffe de la dispersion, elle a travaillé avec une douzaine de compagnies à Paris, en Bourgogne, Franche-Comté, Midi-Pyrénées. Suite à quoi a changé de métier, trois fois. Un peu recentrée depuis 2012. Tente parfois de se sentir rassemblée en comptant ses mises-en-scène sur ses doigts, le résultat variant de 5 à 8.

Loisirs : écriture de textes presque finis, conduites addictives, dispersion, …

Anne vue par Armelle

Un jour, il y a bien longtemps, je m’étais revêtue d’un costume de marquise et, montée sur mes grands chevaux sur la table de ma grand-mère, je déclamai Le Héron de Lafontaine. Lorsque soudain ma grand-mère, que je croyais partie faire des trucs de grand-mère (acheter des fraises, discuter avec le chat, critiquer ses voisines avec l’épicier), fit irruption dans sa cuisine en me demandant pourquoi je salissais la toile cirée avec ses sabots de jardin. Je pris conscience à ce moment-là que le ridicule n’existait que si l’on s’en servait, alors autant le faire correctement, que la beauté était certes dans l’œil de celui qui regarde mais qu’en face, quand même, il fallait mettre un petit coup de pouce, et que le monde avait sûrement besoin de fraises, de voisines et d’épicier mais qu’il avait aussi besoin de poésie. J’enchaînai donc avec Le Renard et l’ombre de la Lune et me retrouvai privée de dessert le soir-même. À partir de cet instant décisif, je fus partagée entre l’envie d’embrasser le monde et celle de cultiver des fleurs sauvages dans ma jachère secrète. Aujourd’hui, je passe de longues heures de recueillement dans la laboratoire des Os bleus à mettre le plus de bazar possible, à crier sur mes marionnettes (lorsqu’elles refusent de prendre le thé avec moi par exemple), à perdre mes cahiers de recherche, à travailler sur la mise-en-scène d’un opéra de puces savantes (doublées par des baleines parce qu’on ne les entend pas). J’écris aussi un traité sur toutes les possibilités merveilleuses du fil de fer et du grillage à poules. Lorsque je fais une pause, je vais perdre mes plats à tartes, sous ma baignoire entre autres. Puis je sors dans le monde afin d’y dispenser la bonne parole (celle de la poésie). Je tombe parfois dans des réceptions où entre deux discussions sur l’âme et l’art, les toasts au chèvre ou les casse-croûte au jambon, je cherche désespérément mes clefs de voiture. Jusqu’à ce qu’une bonne âme m’appelle en me disant : « J’ai trouvé tes clefs dans la cabane à poules au fond du jardin ». Ma petite camarade me fait répéter, mes textes, des exercices de self-control et de bonnes manières pour les interventions publiques. Cette année, j’ai eu A pour les textes et HEU pour les interventions publiques. Je cultive le dérisoire afin d’en obtenir du concret que j’injecte ensuite dans mes mises-en-scène. Puis je fais une pause et je vais perdre mes lunettes dans un pré. Ne souhaitant pas paniquer seule car j’ai le goût du collectif et le sens du partage, j’embarque régulièrement ma petite camarade à la recherche d’un élément essentiel et volumineux d’un spectacle une heure avant la représentation. Je voue une admiration sans bornes à la colle Araldite et à Picassiette. Je souhaite monter un spectacle sur les souffrances d’un trousseau de clef perdu dans la cabane à poules au fond du jardin, mais ce projet n’intéresse personne, de toutes façons je ne fais pas assez confiance à l’organisation du rangement telle que la conçoit ma partenaire